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Rosemonde Gérard

(1866-1953)

 

L'éternelle chanson

 

 

Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille, 

Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs, 

Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille, 

Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants. 

Comme le renouveau mettra nos cœurs en fête, 

Nous nous croirons encore de jeunes amoureux, 

Et je te sourirai tout en branlant la tête, 

Et nous ferons un couple adorable de vieux. 

Nous nous regarderons, assis sous notre treille, 

Avec de petits yeux attendris et brillants, 

Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille, 

Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.

 

Sur notre banc ami, tout verdâtre de mousse, 

Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer, 

Nous aurons une joie attendrie et très douce, 

La phrase finissant toujours par un baiser. 

Combien de fois jadis j'ai pu dire « Je t'aime » ? 

Alors avec grand soin nous le recompterons. 

Nous nous ressouviendrons de mille choses, même 

De petits riens exquis dont nous radoterons. 

Un rayon descendra, d'une caresse douce, 

Parmi nos cheveux blancs, tout rose, se poser, 

Quand sur notre vieux banc tout verdâtre de mousse, 

Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer.

 

Et comme chaque jour je t'aime davantage, 

Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain, 

Qu'importeront alors les rides du visage ? 

Mon amour se fera plus grave - et serein. 

Songe que tous les jours des souvenirs s'entassent, 

Mes souvenirs à moi seront aussi les tiens. 

Ces communs souvenirs toujours plus nous enlacent 

Et sans cesse entre nous tissent d'autres liens. 

C'est vrai, nous serons vieux, très vieux, faiblis par l'âge, 

Mais plus fort chaque jour je serrerai ta main 

Car vois-tu chaque jour je t'aime davantage, 

Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain.

 

Et de ce cher amour qui passe comme un rêve, 

Je veux tout conserver dans le fond de mon cœur, 

Retenir s'il se peut l'impression trop brève 

Pour la ressavourer plus tard avec lenteur. 

J'enfouis tout ce qui vient de lui comme un avare, 

Thésaurisant avec ardeur pour mes vieux jours ; 

Je serai riche alors d'une richesse rare 

J'aurai gardé tout l'or de mes jeunes amours ! 

Ainsi de ce passé de bonheur qui s'achève, 

Ma mémoire parfois me rendra la douceur ; 

Et de ce cher amour qui passe comme un rêve 

J'aurai tout conservé dans le fond de mon cœur.

 

Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille, 

Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs, 

Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille, 

Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants. 

Comme le renouveau mettra nos cœurs en fête, 

Nous nous croirons encore aux jours heureux d'antan, 

Et je te sourirai tout en branlant la tête 

Et tu me parleras d'amour en chevrotant. 

Nous nous regarderons, assis sous notre treille, 

Avec de petits yeux attendris et brillants, 

Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille 

Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.

 

(Recueil : Les pipeaux, 1889)

Théophile Gautier

(1811-1872)

 

Premier sourire de printemps

 

 

Tandis qu’à leurs œuvres perverses

Les hommes courent haletants,

Mars qui rit, malgré les averses,

Prépare en secret le printemps.

 

Pour les petites pâquerettes,

Sournoisement lorsque tout dort,

II repasse des collerettes

Et cisèle des boutons-d’or.

 

Dans le verger et dans la vigne,

II s’en va, furtif perruquier,

Avec une houppe de cygne,

Poudrer à frimas l’amandier.

 

La nature au lit se repose ;

Lui, descend au jardin désert

Et lace les boutons de rose

Dans leur corset de velours vert.

 

Tout en composant des solfèges

Qu’aux merles il siffle à mi-voix,

II sème aux prés les perce-neige

Et les violettes au bois.

 

Sur le cresson de la fontaine

Où le cerf boit, l’oreille au guet,

De sa main cachée il égrène

Les grelots d’argent du muguet.

 

Sous l’herbe, pour que tu la cueilles,

II met la fraise au teint vermeil,

Et te tresse un chapeau de feuilles

Pour te garantir du soleil.

 

Puis, lorsque sa besogne est faite,

Et que son règne va finir,

Au seuil d’avril tournant la tête,

II dit : « Printemps, tu peux venir ! »

La Société des Poètes Français a été fondée en 1902, par José-Maria de Hérédia, Sully Prudhomme et Léon Dierx, tous trois de l’Académie française, à l’occasion de la célébration du premier centenaire de la naissance de Victor Hugo.

 

Elle a été reconnue d’Utilité Publique en 2003 sous la présidence de Vital Heurtebize.

 

L'actuel Président est Jean-Charles Dorge.

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