Editorial
Réconciliation . . .
Souvent mécontents d’eux-mêmes, les poètes voudraient s’améliorer pour transcrire au plus juste ce qu’ils éprouvent. Ils réclament des lecteurs qui puissent les féliciter ou les encourager mais aussi leur adresser une critique précise des défauts de leurs écrits.
Une fois éclairés sur des corrections à effectuer, certains poètes oublient de devenir à leur tour lecteurs des textes d’autrui et de transmettre
éventuellement les connaissances acquises. Quel dommage !
La Société des Poètes Français cherche à développer cet esprit de corps, en déployant un maximum de délégations en régions, pour que les poètes puissent se rassembler, échanger, faire partie d’un groupe de partage dans l’amitié.
Les poètes, au demeurant, ont chacun leurs préférences de sujets, d’expressions favorites, de mode de fonctionnement, et peuvent aimer davantage telle ou telle forme de poésie. Il n’y a pas lieu de se croire supérieur d’après le style choisi. Il est temps de dépasser les vieilles querelles entre « classiques » et « modernes », entre vers rimés, vers libérés et vers libres !
Être membre de la SPF signifie avant tout que nous acceptons l’autre comme il se sent le plus apte à présenter sa poésie, c’est-à-dire que nous avons dépassé le niveau de la critique négative.
Il écrit en alexandrins ou en octosyllabes… et alors ? Cela ne l’empêche pas de penser, voir et transmettre une émotion. Il écrit en des vers harmonieux qui ne sont pas rimés… et si tel est son choix, qu’avons-nous à y redire, dès lors qu’il parvient à faire naître l’image qui nous parle ?
Au lieu de créer de la rivalité artificielle, unissons nos efforts et démontrons, enfin, que nous sommes doués d’une intelligence plus fine, qui nous mènera bien plus loin, en faisant jouer la complémentarité. Il suffit d’accepter l’idée qu’avant toute chose, nous devons prouver au grand public que nous formons un rassemblement hors du commun, sachant donner l’exemple de l’unité, à laquelle nous aspirons !
Il s’agit ici de demander à chacun un effort particulier de compréhension de l’autre, en l’occurrence des autres poètes, que nous appelons tous à nous rejoindre pour accroître notre puissance de résistance face aux oppressions de toutes natures.
Avant de retourner à son travail solitaire, à sa lutte individuelle, chaque poète est appelé à réfléchir à cet élan de solidarité devenu nécessaire, que la Société des Poètes Français propose comme programme de grand avenir.
En un mot, chers poètes, je vous lance cet appel, en vue d’un vaste mouvement de renouveau par la Poésie. Il est largement temps.
Nous pourrions imaginer de l’appeler : « Réconciliation »
Jean-Charles DORGE
Président de la SPF
Réconciliation
Si demain survenaient nos cruels ennemis
Il ne serait plus temps de nous chercher querelle.
Nous serions confrontés à la haine réelle
Sans arme, et nos bons mots ne seraient plus permis.
Tout ne fut donc qu'un rêve ! Ainsi, les vœux émis
De transmettre l’amour par l’humble tourterelle
Tomberaient, faisant choir la vaine passerelle
Que nous construisions en futiles semis.
Passons sur nos griefs de mesquin voisinage
Que folle jalousie à sa guise aménage,
Aimons-nous pour savoir communiquer le feu !
Qu’il devienne à son tour un berceau de lumières,
Au reflet de notre œil, pour éclairer l’enjeu
Unissant des cœurs neufs hors nos murs et frontières !
JCD
La Société des Poètes Français a été fondée en 1902, par José-Maria de Hérédia, Sully Prudhomme et Léon Dierx, tous trois de l’Académie française, à l’occasion de la célébration du premier centenaire de la naissance de Victor Hugo.
Elle a été reconnue d’Utilité Publique en 2003 sous la présidence de Vital Heurtebize.
L'actuel Président est Jean-Charles Dorge.
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