Les Fondateurs
Sully Prudhomme ( 16 mars 1839 - 6 septembre 1907)
René François Armand Prudhomme naquit à Paris le 16 mars 1839 dans une famille fortunée. Il suivit une formation d'ingénieur et travailla comme tel au Creusot.
Vite déçu par son emploi, il reprit ses études et se consacra au droit et à la philosophie puis décida de se vouer entièrement à la littérature.
Son premier recueil, Stances et poèmes (1865), d'une tonalité lyrique, contient un poème très connu le Vase brisé qui rencontra un succès immédiat.
Caractérisé par son extrême élaboration esthétique, sa poésie lui ouvrit aussitôt les portes de la revue du Parnasse. L'influence de ce mouvement devint très sensible dans ses œuvres ultérieures, comme Les solitudes (1869) et plus tard Les destins (1872).
Avec les Vaines tendresses (1875), il revint momentanément à la tonalité plus lyrique et mélancolique de ses débuts, mais, par la suite, il composa des œuvres amples à visée quasi scientifique.
Il consacra également un ouvrage poignant à son expérience de la guerre, dont il garda de graves séquelles, et publia en outre divers essais de poétique et d'esthétique. Il fut lauréat du prix Nobel de littérature en 1901.
José-Maria de Heredia ( 22 novembre 1842 - 2 octobre 1905)
Né à Santiago de Santiago de Cuba, de père cubain et de mère française, José Maria de Heredia étudia à La Havane puis à Paris. Dès 1861, il s'installa définitivement en France fait ses études à Senlis et est reçu à l'Ecole des chartes. Il commence à composer des poèmes très influencés par la toute récente école parnassienne qui prenait le réalisme exact et la perfection absolue de la forme. Il publia ses premières oeuvres dans diverses revues, puis Leconte de Lisle lui permit de collaborer au Parnasse contemporain (1866).
José Maria de Hérédia fut reconnu très vite comme poète de talent, malgré la rareté de ses publications. En 1893, il regroupa dans Les Trophés quelque cent dix huit sonnets. Les quatre premières parties de ce recueil traitent de l'histoire mondiale depuis les temps hellniques jusqu'à la Renaissance, et la dernière, de la nature et des rêves. Fidèle à la doctrine parnassienne, Hérédia avait ciselé la perfection la forme de ces sonnets (il mit plus de trente ans à les polir), et la thématique oblige histoire, légendes et nature est propice des descriptions qui sont autant d'exercices de style. Dans tous ses poèmes, Hérédia présente en outre les événements dramatiques avec exactitude, évitant tout commentaire personnel et toute implication philosophique.
Maître incontesté du sonnet français, sa puissance de suggestion est intense (Après Cannes, Antoine et Cléopatre, Les Conquérants...). En prose, il a écrit une traduction de la Véridique histoire de la conquête de la Nouvelle-Espagne par Diaz de Castillo (1877-1887, 4 vol.) et La Nonne Alferez (1894). Officier de la légion d'honneur, il fut élu à l'Académie française le 22 février 1894 au fauteuil 4 en remplacement de Charles de Mazade et reçu le 30 mai 1885 par François Coppe . En tant que Parnassien il succéda son maître Leconte de Lisle, mais ne produisit plus d'oeuvre importante. José Maria de Hérédia était également membre de la Commission du Dictionnaire, conservateur de la bibliothèque de l'Arsenal et secrétaire d'ambassade.
Léon Dierx ( 31 mars 1838 - 11 juin 1912)
Léon Dierx naît dans la villa de Saint-Denis aujourd'hui appelée villa Déramond-Barre, que son grand-père a rachetée en 1830.
Il y vit jusqu'en 1860, année de son installation en France métropolitaine.
En 1864, il fait partie des poètes parnassiens qui se réunissent autour de Catulle Mendès, avec Sully Prudhomme, Villiers de L'Isle-Adam, José-Maria de Heredia, Albert Glatigny, quand Paul Verlaine, âgé de 20 ans, fait la connaissance de ce groupe.
Il fait la connaissance de Guy de Maupassant lors de sa collaboration à La Revue fantaisiste, ce dernier lui dédiera en 1883 sa nouvelle Regret.
Il est élu prince des poètes à la mort de Stéphane Mallarmé en 1898 et devient Président du Congrès des Poètes en mai 19012.
À la mort de Dierx, le nouveau musée d'art de Saint-Denis situé dans la rue de Paris reçoit son nom. Un buste de Léon Dierx est installé à l'entrée de ce musée en mars 1920 et un portrait gravé par Henri Thiriat y est conservé.
Auguste Dorchain ( 19 mars 1857 - 8 février 1930)
Il fut le premier président de la Société des Poètes français en 1902. Né à Cambrai le 19 mars 1857, il fit ses études au lycée de Rouen et son droit à Paris. Est-ce l’influence d’une scolarité qui après s’être déroulée sous une dénomination impériale, se prolongera dans les mêmes lieux baptisés « Pierre Corneille » ? Il voua une véritable dévotion à l’auteur du Cid. Cette passion lui inspirera l’une de ses plus belles poésies « La Jeunesse à Corneille » et l’un de ses meilleurs livres en prose, Pierre Corneille.
Il est alors remarqué par François Coppée. En 1881, paraît son premier livre La Jeunesse pensive, préfacée par Sully Prudhomme et dont François Coppée avait accepté la dédicace. Le livre est couronné par l’Académie Française et nécessite une deuxième édition. C’est un triomphe pour ce débutant de 24 ans. Il s’épanouira selon les propos de ses contemporains dans une grande sagesse. On ne lui connaît pas d’aventure extravagante, ni de grands éclats. Sa destinée marquée par la probité laisse le souvenir d’un homme d’une grande noblesse.
Son œuvre est très diversifiée. Outre ses recueils de poésie Vers la lumière et Sans lendemain, il écrira en 1882 : Alexandre Dumas, à propos en vers, 1885 : Conte d’Avril, comédie en vers en 4 actes, 1893 : L’Odéon et la Jeunesse, à propos en vers, 1896 : Maître Ambres, drame lyrique avec François Coppée, 1901 : Pour l’amour, drame en vers, 1895 : Rose d’automne, comédie en vers. Cinq fois couronné par l’Académie Française à laquelle il se présenta deux fois sans succès, ce poète d’une exceptionnelle qualité nous laisse un remarquable Traité de l’art des vers très injustement oublié. Il aura introduit dans ses œuvres aux yeux de ses contemporains « une image, un reflet de l’harmonie et de l’ordre universel ».
La Société des Poètes Français a été fondée en 1902, par José-Maria de Hérédia, Sully Prudhomme et Léon Dierx, tous trois de l’Académie française, à l’occasion de la célébration du premier centenaire de la naissance de Victor Hugo.
Elle a été reconnue d’Utilité Publique en 2003 sous la présidence de Vital Heurtebize.
L'actuel Président est Jean-Charles Dorge.
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